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Le rappeur Taleri prépare un album en Suisse dans le réputé studio Rootscore – ROOTSCORE

Le rappeur Taleri prépare un album en Suisse dans le réputé studio Rootscore

Article paru dans l’observateur

Jordano Iantosca alias Taleri prépare actuellement en Suisse un album sous la forme d’une trilogie. Un projet « juste pour le kiff » avant de raccrocher le micro et de vivre sa vie de papa.

Petit fils d’un immigré italien (d’où le Taleri pour rital en verlan) Jordano Iantosca, de son vrai nom, a grandi à Aulnoye-Aymeries, rue Sadi Carnot. La première fois qu’il a entendu du rap c’était dans la voiture de son père. Une cassette de Dr Dre, « The Chronic ».

Ensuite avec son grand frère, il affine ses références. « J’ai beaucoup écouté IAM et aussi Lunatic, le groupe d’Ali et Booba. J’aimais bien ce duo versatile, le bien et le mal réunis… après j’écoutais aussi tout ce qui passait à l’époque… LIM, Movez Lang, Oxmo Puccino, Sniper, Sinik… ». Comme beaucoup, il commence à rapper avec sa bande de potes à l’adolescence. « A Aulnoye, il y avait un petit studio, la Régie Record. Pools, l’ingénieur du son m’a pris sous son aile et j’ai commencé à enregistrer chez lui. Mon premier vrai morceau c’était en 2009. Ensuite j’ai rencontré Jamy 203 de Common Wels et j’ai commencé à enregistrer chez lui aussi ».

Comme beaucoup de jeunes de l’Avesnois, Jordano est parti à ses 18 ans pour trouver un travail (dans le bâtiment) et prendre son indépendance. Voilà 10 ans qu’il vit près de Valenciennes où il a rencontré des nouveaux artistes avec qui il a formé il y a 5 ou 6 ans le groupe AL4S. Il a la fois sorti des projets en groupe et en solo. « On avait notre studio chez Malik Kelkal. Mon premier vrai projet c’était Styl’oblique. C’est grâce à ce projet que j’ai fait la rencontre de Nedoua, un rappeur montpelliérain assez réputé. J’ai enchainé avec le deuxième EP Kaizen au studio KMZ et après je me suis arrêté 3 ans. On aimerait bien sortir un projet collectif mais on n’a plus l’engouement de nos 20 ans » reconnait-il.
Une trilogie
rien que pour le kiff

Il y a un an, Taleri est parti en Suisse pour le travail. Seul loin de sa famille (il est père de 2 enfants), il a eu beaucoup de temps pour écrire des nouveaux morceaux. Il était au courant qu’à Genève, existait un studio réputé pour le rap francophone indépendant : Rootscore. Sous la houlette de Neka, il a décidé d’entamer l’enregistrement d’une trilogie. « Le concept c’est une trilogie de 3 petits albums : il y aura les Hors d’œuvre qui sont déjà sortis. J’aimerais sortir les plats cet été et les desserts en fin d’année ». Il est possible que Taleri ne sorte plus rien après ça, alors il a mis tout son coeur dans ce projet qu’il considère un peu comme l’album de la maturité. C’est un projet placé sous le signe du kiff et seulement du kiff. « Au bout de 10 ans, tu recherches plus forcément un public. Je le fais dans l’optique de me faire un plaisir personnel ».
Les thèmes abordés

Le premier volet de cette trilogie est déjà sorti à ce jour. Il évoque la vie d’un papa bientôt trentenaire, musulman pratiquant, qui prend du recul sur sa vie et ce qui l’entoure. Les mots sont parfois durs comme sur le titre « Enfant du nord » où il rappe : « J’emmerde les clichés et tout le ciné à Dany Boon ».

Il s’explique : « Son film Bienvenue chez les ch’tis a causé beaucoup de tort aux gens du Nord. Personnellement, je n’ai jamais vu mon facteur venir boire un coup chez moi. Je pense qu’il y a beaucoup plus de choses à dire sur le sujet….. Pour moi le Nord, c’est un esprit familial et fraternel qu’on retrouve nulle part ailleurs en France. Et encore plus dans l’Avesnois où on fonctionne en micro-système. Tout le monde se connaît, tout se fait dans le partage et le feeling. C’est une entité a part. Il n’y a aucune prise de tête et c’est génial ».

Mais l’Avesnois est aussi un territoire qu’il qualifie de « bourbier » sur le plan professionnel. Ce qui explique son départ pour Valenciennes. « Mon frère a bac + 3 et il n’a jamais pu exploiter ses diplômes. Si tu restes là, t’as 80 % de chances de te retrouver à l’usine. Je pense qu’il est malheureusement préférable de quitter la région ». Il regrette également que peu de choses soient mises en place pour aider les jeunes à réussir dans la musique.

« Quand tu viens de l’Avesnois, tu as beaucoup moins de chance de tirer ton épingle du jeu que si tu viens de Paris. A la capitale, tu as 10 événements par semaine qui te permettent de créer des connexions. Je me souviens pourtant qu’à l’époque la radio Canal FM faisait des grosses sessions freestyles avec de nombreux rappeurs. C’était super cool. Je regrette cette époque ».

Taleri véhicule aussi des messages très profonds et positifs comme sur le morceau « Pas ce soir « .

« C’est pour pousser les gens à ne pas baisser les bras et à s’entraider en combattant notre égo qui est l’ennemi numéro 1 ». Il évoque aussi une mission à trouver en chacun de nous. « Je crois qu’on a tous une part de responsabilité dans la vie de chacun. Nos destins sont liés. Quand je rencontre une personne, je me dis toujours qu’il y a un sens derrière tout ça. Pour moi il n’y a pas de hasard. Tout a un sens ».

Le portrait chinois de
Jordano Iantosca alias Taleri

Si Taleri était… Un rappeur français : « Alpha Wann. J’écoute aussi beaucoup Josman, Nekfeu, Lefa, Dosseh, Furax… mais il n’y a plus beaucoup de rappeurs qui me font vibrer comme quand j’étais jeune. Beaucoup ont arrêté d’être techniques dans leurs textes car ça ne paie pas les factures (rires) ». Un rappeur US : Big Pun. Un morceau : « Le diable roule en Ferrari » de Mysa. Un homme politique : Olivier Besancenot. Une spécialité de l’Avesnois : un américain steak-maroilles. Un lieu de l’avesnois : « La rue des fleurs à Aulnoye. C’est là où on se réunissait tous les soirs étant jeune ». Un graffeur : « Lashabe. C’est un artiste de Valenciennes. Tu peux voir ses graffitis un peu partout en France ». Un film : Le parrain. Un acteur : Robert de Niro. Un album : L’école du micro d’argent de IAM. Un instrument : « j’ai fait de la trompette quand j’étais petit ». Un pays : l’Italie, forcément. Un sportif : « Mohamed Ali car il vole comme un papillon et pique comme une abeille. Il n’est jamais hautain sur le ring, toujours calme et serein ». Un concert : « Quand j’ai fait la première partie de Disiz la peste a La Luna à Maubeuge ».

Retrouvez-le sur Facebook : https://www.facebook.com/taleri.as.1

ou Youtube : https://www.youtube.com/channel/UC_oEEroHLEgJS2CZwcX0Gkg

Par
Paul Sion
vendredi 5 juin 2020 à 17h05min

Source: lobservateur.fr

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